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Channel: Commentaires sur : EDF repousse le démarrage de l’EPR de Flamanville à fin 2018
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Par : Oskar Lafontaine

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Effectivement, mais rien qu’en France et depuis 2007, date du début des travaux de l’EPR dans la Manche, qui n’a pas encore fourni ne serait-ce qu’un seul petit kilowattheure, la France, rien qu’en solaire, a déjà installé la puissance, je dis bien puissance et pas production d’électricité sur une durée donnée, de plus de trois EPR, soit 1650 x3 =4950 MW, alors qu’on en a déjà installé 55OO en photovoltaïque depuis 2007,environ et que d’ici un mois, on en sera à 300 de plus au moins, avec la mise en service de la centrale solaire de Cuas, près de Bordeaux, d’une puissance de 300 MW-crête, édifiée en 11 mois seulement contre sans doute 11 ans, et déjà huit, pour l’EPR de Flamanville ! Différence de délais qui a une influence financière non négligeable, car le temps, c’est de l’argent. (Intérêts)
Pour passer des mégawatts de puissance installée à des mégawattheures, donc à une production effective d’électricité, il faut prendre une durée de référence, un an par exemple, et multiplier par le nombre d’heures de fonctionnement effectif, corrigé de la puissance réelle et moyenne sur un an, alors délivrée. Tout ceci n’est pas simple.
Pour un réacteur en France, c’est 78% du temps que les réacteurs fonctionnent selon les statistiques globales d’EDF pour l’ensemble de son parc, mais la puissance n’est pas toujours au maximum, rien que pour passer de l’arrêt à la pleine puissance par exemple, en nucléaire il faut deux jours et de 50 % à la pleine puissance plus de 10 heures, et quand il y a mévente du courant, des réacteurs sont modulés, ralentis, car surproduction et concurrence d’autres producteurs, par exemple de l’éolien quand le vent souffle fort, cette électricité d’origine éolienne, trop abondante, voit alors son prix s’effondrer, voir même devenir négatif pendant quelques heures, et EDF, qui profite de l’occasion, est alors client.Notons bien que tous les prix évoqués ici, sont des prix de gros, avant taxes et transport par le réseau.
Pour simplifier les calculs on retient que sur une durée d’un an et à puissance égale, par mégawattheure de puissance installée, le photovoltaïque produit, selon son emplacement en France, Nord-sud, de 6 à 8 fois moins d’électricité que la même puissance installée en nucléaire, mais comme le photovoltaïque est aussi 6 fois moins onéreux que le nucléaire neuf, par MW de puissance installé, modèle EPR avec lequel on le compare, division du prix de 10,5 milliards, annoncé par le Directeur d’EDF le 3 septembre 2015, par la puissance en mégawatts soit 1650 de l’EPR on est très proche de l’équivalence, sauf qu’en frais de fonctionnement cette fois et plus en frais d’investissement de départ, soit combustible uranium, personnel nombreux, frais financiers etc, alors que le soleil est gratuit, le nucléaire se révèle de trois à quatre fois plus onéreux que le photovoltaïque.
Mais ce n’est pas fini.
Un mix entre les frais d’amortissement de l’investissement sur une durée donnée, dix à 20 ans au plus en photovoltaïque et de 30 à 60 ans en nucléaire, ce qui déjà fausse le calcul, le retour sur investissement étant bien plus long en nucléaire, mix avec les frais de fonctionnement qui sont annuels, donne alors enfin les deux vrais prix de comparaison, et qui évoluent en plus puisque les équipement photovoltaïques sont de moins en moins onéreux et de plus en plus performants chaque année, alors que les performances du nucléaire, stagnent.
Ces deux prix de comparaison ne sont jamais fournis, d’abord parce que difficiles à établir et ensuite parce qu’ils changent tous les trimestres au moins, et aussi parce que le lobby du nucléaire est plus riche et a le bras plus long, que le lobby du photovoltaïque, pour impressionner et orienter, les divers médias, et qu’il n’a aucun intérêt à ce que tout le monde sache qu’officiellement l’électricité photovoltaïque est moins onéreuse à produire que l’électricité nucléaire et surtout que cette tendance n’ira qu’en s’accentuant dans le temps en faveur du photovoltaïque. Ainsi même du courant d’EPR moins cher de 40 % dans 10 ans ne sera pas du tout concurrentiel avec le photovoltaïque de la même époque.
Mais il est certain que l’électricité photovoltaïque, même en zone d’ensoleillement moyenne, jusqu’à Bordeaux en France pour donner une idée, est déjà moins onéreuse à obtenir maintenant, en 2015, que celle qui sera issue du nucléaire neuf, s’il fonctionne effectivement début 2019, date à laquelle les coûts du photovoltaïque auront encore fondu d’au moins 25 %


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